Introduction

« Selfie » mot d’origine anglaise dérivé de « self » (soi-même) désigne l’autoportrait,  mais plus important encore un phénomène qui touche le 21e siècle. Son principe est simple, l’individu  se prend en photo lui-même avec un appareil photo,une webcam ou plus généralement à l’aide de son smartphone.

Le mot selfie a fait son apparition en 2002 dans le forum australien ABC online, puis a été utilisé de manière courante en 2012. De son ton argotique avec l’ajout du suffixe -ie, il est devenu une pratique courante pratiqué par de nombreuses personnes à travers le monde, que ce soit des anonymes, célébrités, hommes politiques tel que le président des Etats-Unis Barack Obama, ou bien encore le Pape. Mais, « l’autoportrait » n’a pas attendu l’invention du smartphone pour voir le jour.

« La force du selfie est qu’il épouse une tendance largement répandue » Fanny Georges, sociologue.

Le « selfie » a connu une telle popularité que l’usage de son terme a augmenté de 17 000% de 2012 à 2013 selon les Oxford Dictionaries. Cependant une question se pose, le selfie est-il un outil social qui participe au renforcement ou au contraire à l’affaiblissement du lien social ? Dans un premier temps, nous allons aborder l’histoire du selfie ainsi que sa démarche pour parvenir au phénomène qu’il est maintenant, puis nous étudierons si il participe au renforcement des liens. Et enfin, nous verrons si le selfie peut au contraire, participer à l’affaiblissement des liens entre les acteurs sociaux.

I- De la photo au phénomène.

L’histoire du selfie

Le selfie est le nouveau phénomène du XXIe siècle. Derrière le simple fait de se prendre en photo, se cache en réalité une histoire. En effet, nous pouvons dire que le vieil ancêtre du selfie est l’autoportait où les artistes, tels que Vincent van Gogh, réalisaient un portrait, dessin ou encore sculpture d’eux-même. Van gogh a d’ailleurs réalisé 42 autoportraits.

L'autoportrait de Van gogh repris par le selfie.

L’autoportrait de Van gogh repris par le selfie.

Cependant, la première « simple » photo, n’a pas été prise lors de notre siècle, mais en 1826 . On doit cette première photo au physicien français Nicéphore Niepce, après onze ans de recherche, est considéré comme étant l’inventeur de la photographie. (Nous ne nous serions jamais doutés que ces onze années de recherche seraient à l’origine d’un tel phénomène !) Cette photo n’était pas un « selfie », mais celle d’un paysage. Son invention du procédé photographique, à l’aide de son associé Louis Daguerre, qu’est le daguerréotype (qui consistait à fixer l’image positive obtenue sur une plaque de cuivre enduite d’une émulsion d’argent et développée aux vapeurs d’iode, reconnu par l’État qui en acheta le brevet), sera reprise par de nombreux chimistes ou encore inventeurs afin de l’améliorer.

Photographie de Robert Cornelius.

Photographie de Robert Cornelius.

Pour voir apparaître le premier selfie, il faudra attendre encore 13 ans, en 1839. C’est au chimiste passionné par la photo, Robert Cornelius que nous devons l’héritage du selfie. Il est le 1er à se prendre en photo à l’aide d’un daguérréotype (invention de Nicéphore Niepce et Louis Daguerre, qu’il cherchera à améliorer tout au long de sa vie). « Sa prise de selfie » a durée 8h, et non quelques secondes comme aujourd’hui. Mais qui est ce fameux chimiste et comment lui doit-on le premier selfie ? Tout d’abord, Robert Cornelius est né en 1809. Très jeune, il commença à travailler avec son père en faisant des plaques d’argent et le polissage de métaux, qui sont des matériaux utiles à la création d’un appareil photo à cette époque. Plus tard, sa rencontre avec Joseph saxton, un inventeur/scientifique américain, sera déterminante pour sa carrière. Il va collaborer avec Joseph Saxton afin de réaliser une plaque d’argent utile à la création d’un daguerréotype d’une école de Philadelphie. C’est à ce moment là que Robert Cornelius trouva sa passion pour la photographie, et se lança dans l’amélioration du principe du daguerréotype. Cette autoportrait de 1939 prise devant la boutique de sa famille, est le résultat de ses recherches, et sera reconnu comme la première photo d’un être humain. Cependant, un débat se pose puisque selon l’enseignant-chercheur à l’École des hautes études en sciences sociale, André Gunthert, des autoportraits à l’aide d’un appareil photo ont été réalisés quelques mois avant par Hyppolyte Bayard, artiste et inventeur français né en 1801. Ce dernier a été intrigué par les expériences de Nicéphore Niecpe concernant le daguerréotype, expériences dont il s’inspira pour ses recherches. Il commença donc un cahier d’essai conservé à la Société française de photographie, et créa son propre procédé photographique de négatif sur papier, puis il le renforça en permettant d’obtenir des positifs directs sur papier. L’image positive placée sur une ardoise se forme en l’exposant dans une chambre noire, l’image une fois apparu est lavée dans une eau chaude et pure puis exposée à nouveau dans l’obscurité. L’explication de son procédé dans son carnet d’essai est suivi d’autoportraits non précisément datés qu’on estime à Juin 1939. Cela créa le débat de « Qui a réalisé le premier autoportrait en photo? » Le procédé photographie de Hyppolyte Bayard a été mis au point avant le daguerréotype et il pouvait désormais en faire des démonstrations remarquées, seulement, le principe du daguerréotype a été reconnu officiellement avant et l’a devancé.

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Hippolyte Bayard, essais d’autoportraits, 1839.

S’en suit une évolution du selfie puisqu’il peut maintenant être réalisé entre ami ou en famille. Le premier selfie « de groupe » est lui, assez récent puisqu’il date de 1920. Il a été réalisé par 4 photographes de la Byron Company, célèbre studio de photographie fondé en 1892 à Manhattan. Cette part de l’histoire du selfie a connu un tel succès qu’il est de nos jours exposé au Musée de la Ville de New York.

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. Trois photographies réalisées par The Byron Company.

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En 1913, la grande-duchesse de Russie, Anastasia Nikolaïevna qui était à cette époque une adolescente, s’est prise en photo devant un miroir à l’aide d’un appareil Brownie (Appareil photo simple commercialisé de 1900 à 1967). Elle a par la suite envoyé son  « selfie-miroir » à des amis, ce que nous faisons de nos jours à l’aide des réseaux sociaux.

Puis, en 1960, on voit apparaître des selfies « en couleur » que l’on doit à l’artiste américain Andy Warhol. A l’aide d’un polaroïd, il s’est pris en photo plusieurs fois. Les 6 principaux selfie de lui ont été vendu 30 millions de dollars lors d’une vente aux enchères à New york. On retrouve la tendance des polaroid de nos jours, notamment sur l’application pour photos Instagram. 78.196.A-F_01_D02[1]

Explication du phénomène selfie

Un phénomène est un fait surprenant par son originalité, au caractère exceptionnel et observé durant sa démarche. Il peut être susceptible d’être le sujet d’une étude.
Le selfie consiste à partager avec son entourage (amis, followers…) des moments banals de notre vie quotidienne. Le selfie est pratique, il se transporte n’importe où, il est facile et rapide. Il suffit de quelques secondes pour « uploguer » une photo sur le net. L’envergure qu’à pris le phénomène, est tel que la première chose que font la plus part des personnes le matin en se réveillant, c’est de se ruer sur son mobile pour aller sur les réseaux sociaux et voir ce qu’ils ont raté. Depuis l’arrivée des réseaux sociaux, le selfie s’est imposé au fur et à mesure pour ensuite devenir un fait quotidien tout à fait normal. En effet, le site pour photos Instagram compte environs 70 millions d’utilisateurs et plus de 60 millions de photos taguées “selfies”. Selon une étude faite par Ipsos, parmi les 14-18 ans, neuf adolescents sur dix utilisent leur smartphone en guise d’appareil photo, et 62% d’entre eux font des selfies. Comme les chiffres le montrent, le selfie a pris une place importante notamment sur le web.
Le principe tout le monde le connait, il consiste tout simplement à prendre une photo de soi, la plus réussi possible, pour ensuite la poster sur les réseaux sociaux et en attendre les retours.

Perche vendue pour exercer le selfie "à distance".

Perche télescopique vendue pour exercer le selfie « à distance ».

La photo de profil, principalement retrouvée dans les réseaux sociaux, est maintenant remplacée par un selfie dans la majorité des cas. Du fait que cette photo peut être potentiellement une photo de profil, il faut donc paraître sur son meilleur jour, nous avons donc à notre disposition différents outils tels que Photoshop (qui vous permet par exemple d’atténuer votre acné), CamME (l’appli sur iPhone qui permet de prendre un  selfie sans toucher son mobile juste avec un mouvement de doigt) ou encore la perche télescopique à selfie qui permet de prendre des selfie à distance. Les acteurs économiques l’ont bien compris, le selfie prend de l’ampleur et tout ce qui le concerne peut rapporter de l’argent, de nombreux gadgets ou encore applications payantes en faveur du selfie ont vu le jour.  Aujourd’hui l’apparition de ces nombreuses applications comme d’Instagram, Facebook, Twitter et encore Snapchat… favorise cette pratique ; si les internautes font des selfies, c’est pour entretenir leur page et prendre leurs premières photos de profil.

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Quelques applications au service du selfie.

En effet le selfie, possédant une histoire et des débuts, a évolué dans le temps pour parvenir à ce qu’il est aujourd’hui. En réalité, le selfie n’est pas une nouveauté. Nous avons tout simplement trouver le mot pour parler de ces autoportraits qui sont connues depuis toujours mais maintenant contemporain à nos très chères technologies. C’est en 2010 que le selfie deviendra une facilité grâce à l’arrivée d’une innovation technologique de taille: l’objectif à l’avant de l’iPhone 4.

C’est grâce à cette marque que l’autoportrait s’est modernisé et est devenu le « selfie » que l’on connait aujourd’hui. La mondialisation, qui permet aux sociétés d’agir de la même manière, aide aussi ce phénomène. Elle justifie le fait que le selfie s’est davantage émancipé à travers les sociétés. Autrement dit, comme les sociétés se ressemble de plus en plus, il n’est donc pas surprenant que le monde entier se laisse emporter par le phénomène. Du fait que le selfie s’est creusé une place dans nos sociétés, le très prestigieux Oxford English Dictionary a choisi le terme « selfie » pour être son « mot de l’année 2013 ». Malgré sa définition dans le dictionnaire ( comme étant « une photo prise de soi-même, en général avec un smartphone ou une webcam et postée ensuite sur un réseau social »), la première citation du mot selfie est apparu sur un forum en ligne australien de 2002 (http://www.gmanetwork.com/news/story/336082/lifestyle/artandculture/selfie-beats-twerk-as-oxford-word-of-the-year)  – bien auparavant de notre époque remplie de caméra avant et de la présence des réseaux sociaux.

II- Un renforcement du lien social.

Une approche du selfie individualiste

Afin de déterminer le selfie comme étant le résultat d’une rupture ou d’un renforcement de lien social, nous allons nous appuyer sur les thèses des « pères fondateurs » de la sociologie des sociétés modernes, qui a pour matière la compréhension des phénomènes sociaux ainsi que de ces facteurs. Elle considère les comportements humains comme étant justifiables et compréhensibles grâce aux relations que maintiennent les individus les uns avec les autres. Les sociologues ont édifié différentes théories qui conçoivent les relations entre les humains sous divers angles. Les deux principales théories essayant de comprendre les phénomènes de la société moderne sont, Durkheim avec le « fait social » et Weber avec « l ‘interaction » (écrits au début du XXème siècle). Comme le phénomène selfie peut aisément être le sujet d’une étude sociale et que les théories de ces deux sociologues sont encore applicables à notre époque, nous choisissons de nous appuyer sur ces derniers pour notre étude.

La première théorie exposée sera celle de Max Weber,  économiste et sociologue allemand né en 1864. Issu d’une famille MaxWeber2[1]bourgeoise dont le père a mené une carrière dans la politique. Très jeune, Max weber rencontre des politiciens ainsi que des intellectuels tel que Dilthey. Passionné d’histoire et de philosophie il débutera dès lors des études de droit et d’économie, puis enseignera à l’université de Berlin le droit et à Fribroug l’économie politique. Cependant suite à une maladie, il cessera sa carrière de professeur en 1903 et participera en 1910 au côté à la création de la Société de sociologie en Allemagne. Il a aussi en 1904, au côté d’Edgar Kaffé, crée la revue « Archives de sciences sociales et de sciences politiques » qui est une période consacré aux sciences sociales économiques et politiques, dans laquelle il publiera son premier grand ouvrage « L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme » (une des œuvres fondatrices de la sociologie moderne). Il reprendra sa carrière de professeur en obtenant un poste de professeur d’Économie et société à Vienne dans une école supérieure et, en 1919, le poste de professeur de sociologie à Munich. Le « père fondateur de la sociologie moderne«  décèdera d’une maladie en 1920. Une œuvre posthume « Économie et société » sera publié en 1923. Elle résume toutes ses conclusions.

Max weber a eu son rôle dans la perspective sociologique et a donné sa propre définition de la sociologie, qu’il définit comme science de l’action social. On entendit ici par action social, le comportement auquel l’individu donne un sens orienté par rapport aux acteurs sociaux. Il y a une « interaction sociale ». On attribue à Weber le mot allemand « Verstehen » de sa traduction française « Comprendre ». En effet, selon la méthode de travail de Max weber, pour comprendre de manière plus profonde un phénomène social et sa société, il faut avoir une vision « interne », c’est à dire se mettre à la place des acteurs sociaux et mettre en évidence ses actions individuelles. Pour cela, il élabore la sociologie compréhensive qui a comme but la compréhension des raisons qui ont poussé un individu à agir, et qui est dans notre cas, pousse les individus à se prendre en photo. Cette sociologie à deux étapes : comprendre quel sens donnent les individus lors de leurs action puis en suit une explication de leurs actions. Aussi, on doit comprendre comment l’acteur social adapte ses actions en fonction des autres individu.

A l’inverse du holisme de Durkheim, la thèse de Weber est celle de individualisme méthodologique, où l’individu a une place importante. Le point de départ pour expliquer les faits sociaux est celui des comportements des individus qui agissent de façon individuelle et non à l’influence de leur environnement. Les phénomènes de groupe peuvent être expliqués par les actions des individus et leurs interactions, c’est donc l’agrégation des actions individuelles qui constitue le phénomène. Selon cette théorie, les acteurs sont libres d’agir, et agissent de manière rationnelle. La rationalité est un autre point important de sa théorie. Weber distingue deux grands types rationnelles déterminant l’action de l’auteur :

 1 – L’action rationnelle « en valeur » : l’action à comme point de départ les valeurs de l’individu. Il ne prend pas en compte les inconvénients et avantages de son action. « Je le fais car cela me convient. »
2- L’action rationnelle «en finalité» : L’individu qui a un but précis,  fait un calcul rationnel, c’est à dire coût/avantages, avant d’agir.

Lors d’une d’action rationnelle l’individu agit en prenant conscience du sens qu’il donne à ses actions.


Dans le cas de la thèse de Max Weber, nous considérons alors que l’individu se prend en photo de façon individuelle et non à l’influence de son environnement. L’individu prend donc son selfie de façon rationnelle. Il se prend en photo car il en a envie, rien ne l’influence, il est libre d’action. Plusieurs motivations peuvent être à l’origine de la prise d’un selfie après tout. Certaines personnes feront le choix de prendre des selfies pour célébrer des occasions spéciales comme une soirée, des vacances à l’étranger ou même l’achat d’un nouveau vêtement. Alors qu’est-ce qui rend un selfie si prenant? Quel sens donne l’individu au selfie ? Selon Pamela Rutledge, psychologue et directrice du Centre de recherche de psychologie média américain, l’envie de prendre un selfie et de le poster, vient tout simplement de l’objectif d’en obtenir un « j’aime ».

Jeune fille prenant un selfie lors d’un évènement particulier.

Certains amateurs de selfies s’ auto-proclameront même comme étant des metteurs en scènes capables de partager une perception artistique et un message plus importants, tout comme le ferait un artiste photographe. Les gens agissent de cette manière sans prendre en compte les inconvénients et avantages de leur action.

Exemple de selfie pris en vacances.

Ils le font simplement car ils ressentent le besoin de partager leur selfie à travers les réseaux sociaux ou leur proche entourage, sans même se soucier des personnes qui pourraient le voir (comme son employeur, ou ses parents). Mais maintenant si l’individu prend en selfie de façon rationnelle « en finalité » c’est pour différentes raisons qui sont relatives à tous. Selon Rutledge, lorsque cela est fait de façon réfléchie, prendre un auto-portrait peut vraiment permettre de trouver confiance en soi. Comme le selfie peut répondre à certaines nécessités, il est normal de voir qu’il redonne confiance à l’individu d’une certaines manière, notamment lorsqu’il reçoit des compliments après l’avoir posté. 

Image humoristique représentant le fameux selfie « Duckface » (autrement dit, bouche de canard)

En effet, certaines personnes choisirons de poster leur selfie dans le but de recevoir des compliments, d’autres pour avoir un avis critique (ne sait-on jamais), ou bien pour simplement  partager des bons moments ou même ceux du quotidien. Certaines finalité sont effectivement insolites. Prendre un selfie selon le thème du moment (notamment celui de la « Duckface »), à but humoristique,  pour « paraître » dans un sens avantageux (avec le cas des selfie « Photoshopés » ), faire parler de quelque chose par le biais du selfie qui est très actuel, ou même se créer une vie passionnante (avec les prises de selfies à chaque moments géniaux se déroulant)… Les orientations sont décidément variées. L’individu trouvera toujours une explication révélatrice de leur prise de selfie.

Célèbre selfie pris dans l’espace par l’Astronote Mike Hopkins le 24 déc. 2013


Si l’on applique notre phénomène à la théorie des actions sociales de Max Weber, nous nous rendons compte que ce phénomène est étudié d’un point de vu « interne » et est simplement le fruit de notre envie de se prendre en photo. Qu’en est-il donc de la théorie d’Émile Durkheim ?

Le selfie oppressant l’individu

Émile Durkheim

Émile Durkheim est l’un des pionnier de la sociologie moderne. C’est grâce à Durkheim que la sociologie a connu un fort élan à la fin du XIXème siècle. Né à Epinal en 1858, Durkheim était l’un des membres d’une brillante lignée de rabbins érudits. Il obtient l’agrégation de philosophie en 1882 après son intégration à l’École normale supérieure. Par la suite, il devient professeur en 1887 et se consacre aux cours de pédagogue et de sciences sociales à Bordeaux. C’est en ce lieu-même qu’il entamera la rédaction de ses nombreux ouvrages de sociologie. A Sorbonne, en 1902, il fut nommé puis substitua Ferdinand Buisson ; c’est seulement en 1903 que son instruction s’élargit officiellement à la sociologie. En 1917, il meurt.

Sa théorie

Couverture de « Les Règles de la méthode sociologique » (1919)

Durkheim est le fondateur de l’objet d’étude du « fait social ». D’après lui, lorsque que l’étude se met en place, cela veut dire que nous admettons ce fait social spécifique et donc nous prenons une position anti-psychologiste. Cela veut aussi dire que nous reconnaissons que les phénomènes collectifs sont dissemblable d’une simple addition de réactions individuelles, «Un fait social se reconnaît au pouvoir de coercition externe qu’il exerce ou est susceptible d’exercer sur les individus.» Le raisonnement de Durkheim diffère entre une explication historique : «l’origine première de tout processus social doit être recherchée dans la constitution du milieu social interne» et une contenance que l’on qualifierait de nos jours, de fonctionnelle. Assimilant parfois la recherche des origines et la découverte des fonctions, il tente une entente en affirmant qu’il faut utiliser ces deux points de vue indépendamment.
Pour pouvoir étudier un « fait social », nommé par Durkheim, il faut tout d’abord « considérer les faits sociaux comme des choses« . « Nous ne disons pas en effet que les faits sociaux sont des choses matérielles, mais sont des choses au même titre que les choses matérielles, quoique d’une autre manière. Qu’est -ce en effet qu’une chose ? La chose  s’oppose à l’idée, comme ce que l’on connaît du dehors à ce que l’on connaît du dedans […] Traiter des faits d’un certain ordre comme des choses, ce n’est donc pas les classer dans telle ou telle catégorie du réel, c’est observer vis-à-vis d’eux une certaine attitude mentale.». C’est alors grâce à ce résonnement que la sociologie française a été la première à admettre que la sociologie est une science comme les autres et que donc son achèvement est celui de la découverte de relations générales entres les phénomènes. Durkheim accentue le fait que les observations doivent être faites de conduite impersonnelle, praticables et contrôlables par tous, avant d’être conceptualisées de façon rationnelle.
Les faits sociaux sont donc externes à l’individu et doivent être justifiés « par les modifications du milieu social interne et non pas à partir des états de la conscience individuelle ». En effet, un fait social peut être autonome de l’individu, les fait sociaux existent « indépendamment de leurs manifestations individuelles. » Ce qui peut en outre être traduit comme étant imposé voir déterminé à l’individu, qu’il le veuille ou non. Cela correspond à une structure de normes établies par et pour la société et n’est guère modifiable différemment que par un bouleversement social.


Dans le cas de la thèse de Durkheim nous considérons alors, pour une partie de l’étude, que le phénomène selfie est un « fait social ». Pour cela nous aurons dans notre début de démarche un point de vue fonctionnaliste, déterministe. Après être partit de l’origine du selfie à travers les années, nous étudions l’environnement des individus pratiquant le selfie.
Comme le suicide est considéré à part entière comme un fait social, de la part de notre cher sociologue, nous décidons de nous référer au cas du suicide pour notre étude du selfie malgré le fait qu’il soient tout deux différents. Certains points sont vraiment intéressants pour notre étude de cas, c’est pourquoi nous choisissons de garder cet ouvrage comme référence. « Quand la société est fortement intégrée, elle tient les individus sous sa dépendance, considère qu’ils sont à son service et, par conséquent, ne leur permet pas de disposer d’eux-mêmes à leur fantaisie » d’après Émile Durkheim dans son étude sur le suicide.
Dans la première partie intitulée « Les facteurs extra-sociaux », Durkheim réfute en fait les thèses non sociologiques qui expliquent le suicide. Il rejette d’abord les causes psychopathiques : folie, monomanie, neurasthénie, alcoolisme… Il les admet seulement comme un terrain favorable. Dans une seconde partie intitulée « Causes sociales et types sociaux », Durkheim présente plusieurs types de suicides et donc plusieurs causes. Il présente d’abord le suicide « égoïste » dû à un manque d’intégration sociale. Ce suicide varie avec le sexe : il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Durkheim expose ensuite le suicide « altruiste » qui défini les sociétés où les valeurs collectives tiennent une place si importante que l’individu peut étouffer sa propre aptitude de conservation au détriment des exigences sociales. Dans une troisième partie nomée « Du suicide comme phénomène social en général », Durkheim conclue que le suicide reflète l’état moral d’une société. Si un certain nombre de suicides paraissent acceptable, un taux trop élevé est inquiétant. Durkheim réfute le rendement des mesures répressives et de l’éducation qui ne fait que renvoyer à l’état moral de la société. Il désapprouve le renforcement des groupes qui encadrent l’individu et notamment le groupe professionnel, intermédiaire entre l’individu et l’État.
L’étude de cette démarche est intéressante car elle peut facilement être applicable au selfie et nous pouvons aisément reconnaitre notre sujet dans son œuvre.

Le selfie s’est intégré au fil des années et même depuis bien longtemps, comme nous avons pu le voir, et donc s’est trouvé une place au sein de nos sociétés par le biais de nombreux facteurs.  Approchons nous des « facteurs extra-sociaux » des pratiquants du selfie comme l’a si bien introduit Durkheim. Étant donné que de nos jours la majorité des individus dans les pays développés ou en voie de développement ont aisément accès à internet, ils ont donc une facilité pour le partage de photos et même avant tout un accès à l’information qui leur permet déjà la culture du selfie.  Du fait que ces « pratiquants du selfie »  aient accès aux nombreux réseaux sociaux, ils sont alors au courant des nombreux « mouvements », « modes » et même « phénomènes ».

Age moyen des personnes prenant des selfies selons les sexes et les villes. (http://selfiecity.net)

Abordons ensuite la question des « Causes sociales et types sociaux » des individus exerçant le selfie. Le selfie peut facilement être un outil d’intégration parmi des groupes d’individus. Pour ne pas se sentir à l’écart de ses amis, dans la vie de tout les jours, ou de ses abonnés sur les réseaux sociaux, l’individu se prend alors en photo pour faire partager son quotidien comme la majorité des internautes, ou alors comme le fait de nombreuses célébrités et personnes importantes. La prise de selfie varie selon le sexe, l’âge et les régions du globe ;

Pourcentage de selfies en une semaine selon les sexes et les régions (selfiecity.net) mise à jour de la recherche par Mehrdad Yazdani , chercheur scientifique, Initiative d’études Software.

en effet, les femmes sont plus nombreuses à prendre des selfie que les hommes, ensuite la moyenne d’âge des usagers du selfie est d’environ 23,7 ans — d’après le documentaire Square : Selfie, narcissisme ou forme d’art sur Arte —,et enfin certains pays le pratiquent plus que d’autres ( sur le site http://selfiecity.net/ quelques pays sont mis en avant. ). Il y a enfin le selfie que l’on peut qualifié « d’altruiste » comme Durkheim, car depuis l’arrivée de l’information, qui est l’un des résultats du processus de mondialisation, celle-ci joue considérablement sur l’individu car elle s’appuie sur l’encadrement d’une société dans laquelle les valeurs collectives sont notables, pouvant jusqu’à amener l’individu à se sentir oppressé. Autrement dit l’individu se sent « obligé » de se prendre en photo pour jouer le « jeu social et du partage », et appartenir à la communauté. Il doit alors prendre un selfie puis le mettre en photo de profil pour se créer une place dans les réseaux sociaux, voir la société en général.


Nous pouvons maintenant nous intéresser à l’avis de spécialiste sur le selfie, comme l’avis de Dominique Wolton, intellectuel français et spécialiste de la communication politique, de la technique et société. Selon lui, l’autoportrait, le selfie est un bon moyen de communication et de partage.

« l’individu est d’autant plus « interactif » que les contacts réels sont difficiles, le selfie permettrait en plus de favoriser de nouvelles relations, de s’affranchir d’une autre barrière dans les échanges, celui de la maîtrise de la langue. On pourrait ainsi communiquer par photos interposées et signaler à/avec l’autre que l’on partage une idée, mais aussi un moment, par l’intermédiaire, d’un « j’aime », d’un « retweet » ou d’un « cœur ».

Dans l’application des thèses de ces deux sociologues sur notre phénomène selfie, nous nous rendons compte que le selfie est d’une part un désir de se montrer (par diverses motivations), mais aussi une oppression faite à l’individu en échange d’une intégration. Même si d’un côté le selfie peut avoir comme démarche un effet négatif sur l’individu, dans le cas de Durkheim, les deux thèses nous prouvent bien que ce phénomène renforce les liens sociaux. En effet, il nous permet de nous faire de nouvelles rencontres, de nous faire plaisir et alors créer des interactions et influences auprès des autres, et enfin apporter, à nous autre individu, un moyen de se socialiser et de faire « parler de soi » aux autres.

III – Affaiblissement du lien social.

Une concentration uniquement sur soi

Nous avons vu que le selfie pouvait être un outil de communication ainsi qu’un outil d’échange social. Nous pouvons donc nous demander, si aussi au contraire, il peut participer à l’affaiblissement du lien social.

Tout d’abord, deux mots sont proposés pour traduire en français le mot « selfie »: l’autoportrait et l’égoportrait. Selon l’Office québécois de la langue française, qui a proposé ces deux solutions de traduction, le terme égoportrait serait plus approprié pour définir ce terme puisqu’il « souligne le côté égocentrique et la valorisation de soi-même qui peuvent être les caractéristiques de l’autophoto ». En effet, lorsque nous nous prenons en photo, c’est le « moi, je me prends en photo » qui prime. La seule chose que je photographie est moi et l’espace où je me trouve. L’espace est limité à l’individu qui se prend en photo, et qui se retrouve par la même occasion dans un « monde restreint ». Cela révèle le côté individualiste du selfie, même s’il existe aussi les « selfiegroup » pouvant être pris à plusieurs, notamment caractérisé par l’autonomie que donne les smartphones à faire une photo, alors qu’autrefois il fallait s’adresser à un photographe ou artiste. Une force d’égocentrisme se crée autour de l’individu d’une certaine manière. Inconsciemment l’être se donne de l’importance suite à leur confiance en eux valorisé par le selfie, au point d’oublier ce qui l’entoure et le situant dans une « bulle » mettant de côté toutes interactions sociales. (autrement dit de mettre de côté les interactions sur les réseaux sociaux. ). L’individu se concentre uniquement sur lui, son selfie et son apparence. En effet, il va, en se photographiant créer une représentation idéale de soi, de comment il aimerait être perçu. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il va porter beaucoup d’attention à son apparence. En agissant ainsi il limite ses liens sociaux ; il ne fait plus attention aux autres, le selfie le pousse à se focaliser sur lui même. Cela peut nous faire rappeler qu’en 1859 lors des premiers autoportrait en photo réalisé par les daguérreotypes, Baudelaire avait accusé dans ces derniers d’être au service du narcissisme.

« À partir de ce moment, la société immonde se rua, comme un seul Narcisse, pour contempler sa triviale image sur le métal. » Baudelaire, II, 617

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« Noémie faisait des selfies bien avant de découvrir le mythe de Narcisse » pub dans un métro lyonnais.

La question du narcissisme concernant le selfie, ne semble ne pas convaincre tout le monde. En effet, selon André Gunthert, un enseignant et chercheur à l’école des hautes études en sciences sociales, « Le selfie n’est pas d’être beau mais de participer à une activité mise à la mode par les réseaux sociaux. On est dans la création d’une nouvelle norme visuelle. On n’a pas besoin d’être beau, ce n’est pas une œuvre, l’image doit produire de l’interaction et de la conversation ». Il est vrai que l’individu lors de la prise de son selfie se donne beaucoup d’attention, mais selon André gunthert nous ne pouvons pas appeler ça du narcisissme, puisque l’individu cherche à se faire voir, donner une représentation idéale et valorisante de soi sur les réseaux sociaux. Il ajoute aussi «Narcisse ne cherchait pas d’interaction, il n’aurait jamais mis son portrait sur Facebook !».«Le « selfie », c’est le contraire du narcissisme, c’est un portrait social pour aller vers l’autre »

L’« égocentrisme » causé par le selfie, peut aussi créer des jalousies entre les individus, en effet la place du « moi » devient importante et donc certaines tensions ont lieu entre les individus, par exemple lorsqu’un selfie obtient plus de compliments qu’un autre.

Des selfies inappropriés

Selfie posté sur twitter d’un groupe d’adolescent avec un sdf

Les selfies à thèmes ont leur importance dans un affaiblissement des liens puisqu’en effet certains n’hésiterons pas à dépasser les limites. Pour faire rendre ce phénomène beaucoup plus pesant, les jeunes iront jusque dans la provocation. C’est le cas des « Selfies at Funerals » (selfies aux enterrements), un garçon s’est photographié avec en arrière-plan le cercueil de sa grand-mère et depuis il n’est pas le seul. Le même genre d’action inapproprié se reproduit avec la mode des  « Selfies With Homeless People » (selfies avec des SDF), où les gens se photographient en compagnie de sans-abri. Poussés par leur égocentrisme ces individus, qui sont le plus souvent des jeunes, ne pense plus qu’à réaliser leur selfie et en oublie les conséquences possibles une fois le cliché mis en ligne. Les auteurs de ces photos cherchent eux, l’interaction avec autrui en postant leur selfie, mais cela aura une tendance à provoquer l’inverse puisque ces selfies repoussent les individus, qui sur les réseaux sociaux font part de leur indignation et bannissent ce genre d’actes.  D’ailleurs, plusieurs internautes se sont mobilisés afin d’éviter les selfies sdf, tel Jason feifer où sur son Tumblr avec un commentaire « Furieux ? » il a intégré des liens vers les associations City Harvest et Habitat for Humanity, afin d’encourager les internautes à donner de l’argent pour contribuer à l’aide les sans-abri. Nous pouvons voir ici quelques réactions d’internautes concernant les selfies avec les sans abris.

Capture

Il est aussi marquant de voir des selfies provoquant autrement de la colère au sein de groupes. Des selfies divers n’ayant pas de culot, comme celui du jeune supporter irlandais qui s’est précipité pour se photographier avec le vainqueur de la 3e étape du Giro alors que le coureur allemand était assis par terre, essayant de récupérer de l’effort livré pendant le sprint, qui a suscité des critiques comme n’étant pas respectueux. L’individu ne se rend même plus compte de la gravité des choses du fait qu’il soit un peu trop « concentré » sur lui même. Nous constatons aussi que certains selfies dégradent la personne qui est en train de le prendre, ce qui a une influence sur les liens sociaux qu’entretient l’auteur du selfie.

Le selfie où l’on peut voir miss Israël et miss Liban se côtoyer.

Selfie pris avec le Pape.

Nous pouvons aussi constater cela avec le cas des selfies exprimant l’opinion ou une action qui n’est pas appréciée de tous . Du fait que les idées exprimées peuvent être contraires à d’autres, quelques discordes ont lieu et donc déprécient les liens sociaux que peuvent entretenir certains. Par exemple prendre un selfie avec le Pape, peut engendrer des conflits car l’auteur, exprimant sa religion, peut être à l’encontre de ses amis ou followers. De la même manière que le selfie de Miss Israël et Miss Liban qui a fait polémique, du fait que les deux pays ne soient pas en bonne entente. Ces selfies qui font polémiques, créant des débats ou encore provoquant la colère chez certains individus, peuvent déstabiliser les liens entre les individus. Nous remarquons également que les selfies génèrent des normes comme « liker » ou « partager » un selfie populaire ou appartenant à un de ses amis et qui au cas contraire pousse à l’exclusion de certains groupes sociaux. Maintenant, pour certains des individus, le selfie est directement lié à l’amitié. Si d’autre personnes ne pensent pas que « liker » des photos est un signe d’amitié, alors ils sont rejetés. On assiste alors à un affaiblissement voir une rupture de lien social.

Conclusion

En conclusion, le selfie précédé par une longue histoire, est devenu aujourd’hui un procédé de photographie courant, utilisé par la moitié de la population française. Nous avons vu constater que le selfie participe au renforcement des liens sociaux avec l’interaction entre les individus comme le propose la thèse de Max weber. Ces interactions que permettent les réseaux sociaux, sont plus conciliantes grâce au selfie. Il est donc un outil de communication et de partage comme le propose dans une définition de ce phénomène l’enseignant André Gunthert qui permet à l’individu une intégration plus facile au sein des groupes et mouvements, puisqu’en effet, selon Durkheim, la société a une influence sur l’individu, (L’environnement pousse l’individu à se prendre en photo) qui d’une certaine manière s’intègre à son environnement.  Mais nous avons vu que le selfie participe aussi à l’affaiblissement du lien social, il contribue en effet au renfermement de l’individu sur lui-même et le livre à un « égocentrisme ». Ce phénomène crée des polémiques qui influent énormément sur les ententes sociales. Du fait que le selfie participe au renforcement et à l’affaiblissement du lien social, il n’y a donc pas de réel tranchant pour la réponse à notre problématique, nous avons vu que les avis sur ce sujet sont partagés, comme André Gunthert qui lui défend l’idée du renforcement des liens.

Bibliographie

Nous remercions une grande partie des journaux web et articles car ils nous ont été d’une grande aide pour notre étude. Néanmoins du fait que le selfie soit un sujet dont on parle depuis peu, nous avons du réaliser une étude nous même grâce à certaines théories et donc avons crée des raisonnements allant dans le même sens que les sociologues.Nous remercions aussi nos professeurs.

Bibliographie :

1 – Site web et articles.

– Publié par Pascal Bailly « Max weber et le processus de rationnalisation des activités sociales » ac-grenoble.fr [En ligne]: disponible sur http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/ses/Content/telecharger/EDS/MWeber.PDF

-Publié par André Gunthert « Viralité du selfie, déplacement du portrait » culturevisuelle.org [En ligne]: publié le 31/12/2013 disponible sur  http://culturevisuelle.org/icones/2895

– « Les théories sociologiques » econossimo.com [En ligne]: Disponible sur http://www.ecossimo.com/144-les-theories-sociologiques.html

-Publié par Didier Fanz « selfie, mode d’emploi » lefigaro.fr [En ligne]: Publié le 23/12/2013 disponible sur http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2013/12/23/01007-20131223ARTFIG00240-selfie-mode-d-emploi.php

-Publié par Lorence « Créations d’identités numériques à travers des photos de type selfie » ludovia.com [En ligne]: Publié le 03/06/2014 disponible sur http://www.ludovia.com/2014/07/creations-didentite-numerique-travers-des-photos-de-type-selfies/

– Publié par Kocila Makdeche « Le selfie c’est nouveau? Vraiment? »  Francetvinfo.fr [En ligne]: Mis à jour le 24/05/2014 disponible sur http://www.francetvinfo.fr/culture/le-selfie-c-est-nouveau-vraiment_607835.html

-Publié par Rédaction « Les premières photographies de l’histoire » info-histoire.com[En ligne]: Publié le 06/01/2015 disponible sur http://www.info-histoire.com/15658/premieres-photos-histoire/

-« Miss liban visée par une enquête après le selfie avec son homologue israelienne » i24news.tv [En ligne]: 20/01/2015 disponible surhttp://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/58348-150120-miss-liban-visee-par-une-enquete-apres-le-selfie-avec-son-homologue-israelienne

-Publié par Lematin.ch « il se prend en selfie et provoque la polémique » lematin.ch [En ligne]: 13/05/2014 disponible sur http://www.lematin.ch/sports/cyclisme/Il-se-prend-en-selfie-et-provoque-la-polemique/story/20586626

-« Max weber, la rationnalisation des activités sociales » libertariens.chez-alice.fr [En ligne]: disponible sur http://libertariens.chez-alice.fr/maweber.htm

-Publié par A. Meuner « Initiation à la sociologie » meunier.ses.free.fr [En ligne]: Disponible sur http://meunier.ses.free.fr/prem/inisoc.htm

-Publié par Aka « le premier selfie de l’histoire de la photographie » romainelubrique.org [En ligne ]: Publié le 27/04/2014 http://romainelubrique.org/premier-autoportrait-photographie

-Publié par DigitalThoughtFacility « selficity » selficity.net [En ligne]: Publié en 2014 disponible sur http://selfiecity.net/

-Publié par Amandine Schmitt « Selfies avec des sdf, la mode qui donne la nausée au web » tempsreel.nouvelobs.com [En ligne]: Publié le 13/02/2014 disponible sur http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20140213.OBS6301/des-selfies-avec-des-sdf-entre-colere-et-nausee.html

-Publié par Morgan Garber « 1913: Duchess Anastasia take a selfie » theatlantic.com [En ligne]: Publié le 23/11/2013 disponible sur http://www.theatlantic.com/technology/archive/2013/11/1913-duchess-anastasia-takes-a-selfie/281853/

-« Le premier selfie de l’histoire » tuxboard.com [En ligne]: disponible sur http://www.tuxboard.com/premier-selfie-de-lhistoire/

-« Durkheim » webetab.ac-bordeaux.fr [En ligne]: Disponible sur http://webetab.ac-bordeaux.fr/Etablissement/JMonnet/ses/coursocio/durkheim.html

-Twitter.com [En ligne]: 2015 disponible sur https://twitter.com/

2 – Vidéos

-Par Néo entreprise « Square – selfie narcissisme ou forme d’art ? », youtube.com [En ligne]: publié le 09/03/2014 disponible sur  https://www.youtube.com/watch?v=LX_ARUd77bI 

3 – Magazines

Today in english – « Selfie Mania » au sommaire du n°265, publié en octobre 2014

Annexes :

– Clip vidéo dédie au selfie : #SELFIE (Official Music Video) – The Chainsmokers https://www.youtube.com/watch?v=kdemFfbS5H0

– Vidéo humoristique d’un jeune youtuber dédié aussi au selfie

Les rédactrices.

Les rédactrices.

: https://www.youtube.com/watch?v=JS1LrlJC_i8

La rédaction :

BEN ALLAL Sophia

OUMOUDDEN Safia

ALAYA Samar